Histoire du collège

Il était une fois... un collège !

agrandir la photo C'est vrai que le Collège Notre Dame de Bon Secours est plus que centenaire, puisqu'il est né en 1880, en bordure de la rue de Merbes, dans la vaste propriété Mabille.

Cependant cette naissance était en même temps une résurrection ! Car le Collège épiscopal succédait à un véritable ancêtre, qui avait en 1880 plus de 3 siècles d'existence.

Nous retracerons la vie mouvementée de celui-ci avant de retracer l'évolution de l'actuel collège.

La fondation du Collège Notre Dame de Bon Secours

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Avec l'accord de leur évêque, le principal Vandenborre, expulsé des bâtiments proches de la Collégiale, et le doyen Decléves, soucieux de défendre la liberté d'enseignement, font appel à la générosité des parents chrétiens. En mars 1880, ils achètent la propriété Mabille, marchand de vins, c'est- à - dire 60 ares de terrain et le "château blanc" situé dans le quartier de la station, en bordure de la rue de Merbes. Le contrat est peu favorable: le vendeur se réserve 16 ares pour y bâtir une demeure à front de rue (cette maison sera acquise seulement en 1936), ainsi que l'entrée cochère et le jardin y afférent.

agrandir la photoDe plus, il impose de pénibles servitudes à l'acquéreur (notamment, il se réserve l'accès et la propriété des caves à vin, sous le "château blanc". Pour payer les 80 000 F, lors de l'achat, le principal a contracté un emprunt onéreux qu'il faudra rembourser.

En six mois, surgit un bâtiment de cinq niveaux, surmonté d'une flèche; on y aménagera les cuisines, salle d'étude et réfectoire, classes, dortoirs et chapelle provisoire.

 

La salle d'étude
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Le réfectoire
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...et le dortoir
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agrandir la photoLe "château blanc" sera le quartier de la Direction et des professeurs; la moitié des jardins, le long de la rue de Merbes, devient cour de récréation (avec préau) tandis que le reste est aménagé en potager et en parc botanique.

Au mois d'octobre 1880, le nouveau collège est inauguré et confié au bon secours de Notre Dame. Le principal Vandenborre s'en va, estimant sa tâche achevée. Il cède la direction à l'abbé A. Mercier, qui est supérieur de l'Ecole Normale de Bonne-Espérance. L'intention de l'Evêque était de transférer é Binche cette école normale.

Le projet sera abandonné sous la pression des Binchois qui veulent "leur collège" d'humanités. La première année scolaire est entamée, dans l'optimisme, malgré les soucis financiers et la "guerre scolaire" qui sévira jusqu'en 1884. Une centaine d'élèves sont inscrits dans les classes préparatoires et les deux premières années secondaires. On espère ouvrir progressivement les années supérieures pour offrir le cycle complet des humanités classiques et une section moyenne (de 3 ans)

Croissance difficile

Les vingt premières années du nouveau collège sont pénibles: le recrutement reste médiocre (une centaine d'élèves), les charges financières paraissent insupportables, le climat de la lutte scolaire est néfaste et décourageant. L'évêché envisage la suppression du cycle supérieur des humanités pour ne maintenir qu'une école moyenne et trois classes préparatoires.

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Cependant, les principaux, les professeurs et les parents luttent avec courage contre l'adversité. Aprés le principal A. Mercier (1880- 83), le "bon père" Ch. Fontaine (1883 - 86) se réjouit de la victoire électorale des catholiques en 1884; son successeur P. Bastin (1886 - 91), principal à 26 ans, obtient du bourgmestre Ch. Derbaix "le patronnage" de la ville (4 000 F par an) et l'aide financière de son évéque. Il est secondé par neuf prêtres et trois maitres laics. Il crée une section professionnelle conforme à la loi scolaire (4 ans d'études) et il parvient é établir le cycle des six ans d'humanités gréco-latines.

Le principal P. Vandenbossche (1891 - 98) connaît une nouvelle crise de recrutement et la menace des humanités anciennes. Aidé par ses collaborateurs, notamment le professeur G. Malherbe, et par les catholiques binchois, il ouvre une section agricole (deux années d'études) et maintient les trois autres sections. Il conçoit même un projet de constructions supplémentaires. En 1897, la crise surmontée, neuf prêtres et huit laics enseignent à plus de cent élèves. L'avenir semble garanti.

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Sous le principalat de l'abbé A. Guidon (1898 - 1906), s'élève un nouveau bâtiment, prolongeant le premier jusqu'au front de rue: on y aménage une salle de douches en sous-sol, des classes et, à l'étage, une belle chapelle inaugurée en 1906.

salle de douches en sous-sol

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Des maitres remarquables assurent le renom des études: G. Malherbe, I. Chevalier (futur vicaire général), Th. Bondroit, J. Gorlia, J. Deroubaix ... Les élèves sont ouverts aux problèmes sociaux et apostoliques; ils participent aux "concours interscolaires" organisés par le Ministère de l'Instruction Publique et y remportent de brillants succès.

Le principal J. De Meester (1906 - 12) accueille plus de 300 élèves. Il termine l'aménagement de la chapelle, agrandit le "château blanc", veille à la qualité des études et de l'éducation chrétienne, dans un esprit assez rigoriste. Il sera ensuite doyen de la cité de St-Ursmer jusqu'en 1948.agrandir la photo

Première guerre mondiale

Monsieur l'Abbé J. Clautriau dirige pendant deux ans un collège prospère puis il doit affronter la rude épreuve de quatre années de guerre. Malgré "l'occupant", il parvient à maintenir les cours réguliers et même le fonctionnement de l'internat jusqu'en 1917. A cette date, la majeure partie des locaux sont réquisitionnés et les internes doivent être renvoyés dans leurs familles. Une trentaine de maîtres et d'anciens élèves meurent pour notre liberté, un mémorial de bronze immortalise leurs noms.

 

La réorganisation du collège, après la guerre, n'est pas aisée. Pourtant, en 1921, on dénombre 255 élèves, dont 126 en section primaire, 60 en professionnelles et 79 en humanités anciennes. C'est aussi en 1921 que s'ouvre "le petit collège" à la rue St Jacques: les trois classes primaires inférieures y sont confiées aux Soeurs de l'Enfant-Jésus de Lille.

 

Essor de l'entre-deux guerres

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A l'abbé Clautriau succède, en 1922, l'abbé P. Bayer (1922 - 30-. Les 250 élèves sont éduqués par une équipe de 14 prêtres et 5 laics. Progressivement, la population s'accroîtra pour atteindre un total de 350 élèves, dont un tiers de pensionnaires.

D'heureux aménagements matériels rendront moins austère la vie des collégiens tandis que le programme des études se complétera de séances culturelles, de conférences, de voyages éducatifs; un poste de TSF fait son entrée à la salle de jeux en 1929; la chorale se fait entendre à la Collégiale Saint-Ursmer et à la station de Binche-Radio; la J.E.C. recrute des militants d'action catholique et l'Estudiantine binchoise connaît une étonnante vitalité pendant les vacances.

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En 1930, est fondée l'Association des Anciens Elèves, sous la présidence du bourgmestre Ch. Derbaix. En août de cette année, la direction passe à l'abbé F. Bernard (1930 - 36), helléniste distingué. Le nouveau principal organise les fêtes du Cinquantenaire du Collège. En 1936, il négocie l'achat de la maison Mabille qui devient "le château rouge"; désormais, l'entrée cochère, le jardin et les caves à vin (hélas, vides!) appartiennent à l'établissement devenu trop petit.

 

Promu principal en 1936, l'abbé Ed. Herman connaît, avec toute sa communauté, la période de tension qui aboutit à la seconde guerre mondiale.

Le Collège occupé pendant 3 ans

agrandir la photoPresque tous les locaux scolaires sont occupés en 1941. L'internat est fermé et l'externat se réduit à 160 élèves qui courent aux quatre coins de la ville pour suivre des cours dans des locaux d'emprunt, à un rythme plein d'imprévus. Le "dernier carré" du corps professoral sauve l'essentiel. En septembre 1944, dés la libération du pays, la communauté se regroupe dans les bâtiments que les Allemands ont laissé en piteux état. Le principal Hermant, qui a repris son uniforme d'aumémier militaire, est remplacé par l'abbé J. Ghislain: celui-ci aura la joie et les soucis d'une importante réorganisation des locaux et de la vie scolaire.

Nouvel essor et mutations accélérées

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Dés 1946, les inscriptions affluent, obligeant le principal Ghislain (1944 - 46) à équiper un dortoir supplémentaire, à agrandir le réfectoire, à modifier les locaux des classes. Aux douze prêtres, s'ajoutent des professeurs laïcs, dont le nombre ne cessera de grossir, d'année en année.

 

A l'abbé J. Ghislain succède en 1948 un ancien élève, l'abbé P. Clément (1948 - 1973) qui sera amené à adapter sans cesse le collège à l'accroissement de sa population en transformant les anciens bâtiments et en y ajoutant de nouveaux : achat en 1953 de la propriété Levie, occupée par la famille de Stexhe, à l'angle des rues de Merbes et Wanderpepen, où s'installe le "pavillon des aînés"; construction en 1959 - 60 d'un bloc de classes à l'emplacement du potager (le bâtiment A actuel dénommé "nouveau bâtiment") et création d'une seconde cour de récréation; aménagement de locaux de physique et chimie, d'une salle de gymnastique; modernisation des dortoirs; renouvellement du mobilier des classes; achat en 1972 de la maison voisine où se situe actuellement le centre administratif de l'établissement et création de classes à l'étage du "château blanc"...

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Tous ces travaux ont été possibles grâce à la générosité des Anciens, des parents et amis, des professeurs prêtres (qui ont investi leurs traitements dans "les briques"), grâce aussi au Pacte Scolaire de 1958 et à une gestion vigilante des finances de la maison. Parallèlement à ces extensions, de nouvelles sections sont ouvertes: les humanités modernes deviennent complètes puis se partagent en scientifiques et économiques; la section primaire devenue gratuite et subventionnée par l'Etat, passe de 130 à plus de 300 élèves, répartis en douze classes en 1970. En vingt ans, le Collège double ses effectifs: en 1970, le corps professoral compte 10 prêtres et 40 laics.

Le mémorial des Anciens, morts pour la patrie pendant la seconde guerre mondiale s'ajoute à celui de la précédente hécatombe. En 1955, est célébré le 75 ème anniversaire du "Collège de la joie" ainsi que l'appelle Mgr Himmer. En 1970 est commémoré le quadri-centenaire de l'ancien collège.

Dans un monde en mutation et dans une Eglise animée par l'esprit de Vatican II, c'est une fermentation accélérée qui marque ces dernières années: rénovation des programmes et innovations pédagogiques; ouverture aux problèmes vécus; éducation à la liberté et à la responsabilité personnelle; collaboration puis fusion avec l'Institut du Sacré-Coeur.

Au départ du principal Clément en 1973, un directeur laic, Mr Passelecq assumera la lourde responsabilité d'un centre scolaire qui englobe les sections secondaires mixtes (plus de 700 élèves), deux écoles primaires (l'une pour garçons, l'autre pour filles), au total, plus de 1 500 jeunes de 3 à 18 ans.

A suivre!!!

Le Collège est plus vivant que jamais et malgré ses rides, il sourit à l'avenir. Ad multos annos!

Pages construites sur base du texte rédigé par P Clément, ancien principal et élève, pour le centenaire de l'établissement.
Photos fournies gracieusement par J.P. Delhaye, ancien élève.
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